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Le travail des moines fut longtemps essentiellement la culture des champs,
mais s'est étendu à l'époque moderne à de petites industries, surtout dans le
domaine agroalimentaire.
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-La récolte débute fin août à mi-septembre, elle doit se faire avant
que les cônes ne s’ouvrent et
libère la lupuline. Les lianes de
houblons sont aujourd’hui décrochées mécaniquement via un passage en tracteur dans les rangs.
Ensuite les cônes sont récupérés à l’aide de machines qui les séparent des feuilles et autres tiges. Avant d’être séchés et mis en sacs.
-Les feuilles sont
données comme fourrage
aux bestiaux. Les propriétés sédatives de la plante sont exploitées par certains
insomniaques qui remplissent leur oreiller de ses feuilles séchées afin de
retrouver le sommeil.
Cette méthode était également connue en Allemagne pour favoriser le sommeil des enfants agités. Le jour où des chercheurs découvrirent dans le houblon un puissant phytoestrogène, on comprit pourquoi les femmes qui travaillaient dans les houblonnières avaient leurs règles décalées. Les jeunes pousses du houblon sont consommées comme des asperges; on en fait également d'excellentes tartes. La présence de cette hormone augmente par ailleurs la production de lait chez les jeunes mamans, c'est pourquoi la consommation modérée de bière était conseillée dans certaines maternités.
On peut aussi noter que la résine sécrétée par les cônes
(le lupulin)
leur confère plusieurs propriétés médicinales :
Sédatives : les cônes séchés placés dans un oreiller favorisent le sommeil.
Galactogènes :(favorisant la production de lait chez les mamans) sans doute grâce aux
principes œstrogènes que contient le lupulin. Anaphrodisiaques: (anti-aphrodisiaques) : sans doute une autre conséquence des principes œstrogènes. Plantes apparentées :
Chanvre, cannabis.
Utilisations et marchés : Culinaire (les cônes de houblon sont
utilisés principalement pour
donner de l’arôme et de la saveur à la bière; les jeunes feuilles et pousses peuvent aussi être
cuites), médicinale (le houblon a jadis été utilisé pour aider à dormir, pour diminuer la tension et
pour aider à la digestion), et en horticulture ornementale (certaines variétés sont
utilisées comme plante ornementale ou pour confectionner des guirlandes et des arrangements floraux)
En France, le houblon sera alors utilisé tel quel par le brasseur ou en pellets, sorte de granules fabriqués à partir du cône.
Le brasseur va aussi devoir choisir ses variétés de houblon. En effet la plante
possède des propriétés amérisantes mais également aromatisantes. Cela va
dépendre de la concentration d’acide alpha contenu dans la lupuline des cônes.
Plus le taux est élevé, plus le houblon sera amérisant (entre 8 et 15%).
Un plus faible taux donnera au houblon sa puissance aromatique (entre 3 et 8%).
Devant la multitude de variétés de houblon existantes dans le monde, les professionnels ont élargi leurs descripteurs d’arômes de houblon. Les 5 profils cités ici : floral, agrume, fruits sucrés (banane, pastèque, melon,) fruits verts (pomme, raisin, poire,…), fruits rouges, crème caramel, boisé, menthe, herbacé, épicé, végétal, sont devenus 12 critères de profils aromatiques plus précis, afin d’aider les brasseurs dans leur choix pour créer leurs brassins.
De même les producteurs travaillent à de nouvelles variétés. Ce
notamment en France dans le cadre d’un programme de recherches
menées en Alsace depuis 2001 par le Comptoir Agricole.
Des travaux qui concernent d’une part les propriétés aromatiques
mais aussi les moyens d’améliorer la résistance des plantes face
aux maladies. Cela a déjà permis la création de Aramis en 2011,
Triskel en 2012, Barbe rouge en 2014, et de houblons aux
notes herbales ou florales, voire aux arômes de fruits
exotiques, litchi, melon, fruit de la passion dont on distingue
les saveurs par exemple dans la récente variété Mistral.
Après la première Guerre Mondiale, le nombre de brasseries diminue considérablement. Nombre d'installations sont détruites. Faute de main d’œuvre et de matières premières réquisitionnées, la production est impossible. Celles qui reprirent le travail durent se mécaniser, ce qui fut possible grâce aux dommages de guerre. Après la Seconde Guerre Mondiale, le nombre de brasseries a encore diminué, les petites ayant disparu.
La magnifique salle de
brassage de la brasserie de Mons-en-Barœul, avec ses cuves en
cuivre, qui date de 1928 et qui est inventoriée au patrimoine.
Brasserie de Mons-en-Barœul,
devenue successivement Brasserie Coopérative, Brasserie Pélican,
Brasserie Pelforth, puis Brasserie Heineken.
La récolte du houblon bat son plein. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les producteurs se font désormais rares,
en raison notamment de la concurrence asiatique. A Staple, la famille Degryck perpétue
pourtant la tradition.
Sauf orage destructeur, la récolte sera très bonne. « On va
réussir à exploser le record, je pense ! » Un bon rendement se
situe entre 2 et 2,5 tonnes à l’hectare.
La cueillette a démarré il y a un peu plus d’une semaine, dans la ferme
familiale rue de l’École. Avec son père, Hubert, et deux ouvriers agricoles, il
doit œuvrer durant deux semaines et demie, pour 5,5 hectares de houblon. Il faut
couper les lianes dans le champ derrière la grange, les lancer dans la
cueilleuse, qui les trie avant que les cônes ne sèchent durant une dizaine d’heures.
Pour le bière Anosteké !
Une fois la récolte terminée, l’or vert va voyager. « Tout part
à la coopérative de Berthen. Puis, ça va vers l’Allemagne qui le
transforme en pellets. Ensuite, ça revient à la coopérative et
c’est distribué aux brasseurs », en France ou ailleurs. La
famille cultive six variétés de houblon, dont la Strisselspalt
qui fournit la brasserie de Blaringhem pour l’Anosteké que vous
connaissez ! Le producteur, raconte que son père chérissait déjà
des houblonnières, route de Poperinge à Steenvoorde.
Photo ici - c'est sortie séchage
Si ce producteur n’a jamais abandonné ses houblonnières, contrairement
à d’autres, c’est grâce à la diversité. Il élève des vaches
laitières, cultive des céréales, des betteraves, des pois de
conserve, des pommes de terre. Le houblon représente 25 % de son
temps et de son chiffre d’affaires.
france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/staple-la-recolte-du-houblon-en-famille-1083189.html
10 à 15 % de rendement en plus par rapport à l'année dernière.
Même s'il reste encore une dizaine de jours de récolte, chez les Degryck on est assuré de faire carton plein en 2016
"Déjà l'année passée c'était bon, mais cette année on est encore
un grand au-dessus. On peut dire que ce sera exceptionnel. On
aime quand c'est bien rempli, que ça déborde", raconte
François-Xavier Degryck, producteur de houblon à Staple dans les Flandres.
Du grand-père aux petits enfants tout le monde met la main a la pâte
-Le houblon:,
possède principalement des propriétés aseptisantes et conservatrices en plus de son amertume.
François-Xavier a de l'expérience. En 1948, son
grand-père plantait déjà des pieds de houblon. Aujourd'hui,
c'est encore une histoire de famille. Père, sœur, enfants, tout
le monde met la main à la pâte pour la récolte.
"Papa c'est le chef, après il y a maman", résume, pragmatique,
Anne-Laure, la fille. Delphine, sa mère complète : "Participer à
cette ambiance, c'est très intéressant. Ça dure 15 jours, c'est
intense pour François, nous sommes en soutien pour lui."
Hubert, le père de François-Xavier, a connu l'époque où le Nord
et le Pas de Calais comptaient 70 producteurs. Aujourd'hui, ils
ne sont plus que sept.
"J'ai connu la cueillette à la main. Maintenant, on n'arriverait
plus à payer les gens en vendant la récolte. Et puis, personne
ne voudrait plus le faire. Une machine comme ça, ça fait le
travail de 80 à 100 personnes".
Un retour en arrière pour un peux d'histoire pour ce houblon:
Du « Gruyt » au houblon…
L'introduction du houblon vers l'an mille, grâce à une religieuse
Hildegarde de Bingen (1099-1179)
qui va progressivement remplacer toutes les autres herbes et épices
utilisées jusque là pour aromatiser la bière .Et c’est
Charlemagne
qui, soucieux de la qualité, donna aux moines le monopole de la fabrication de la bière, et c’est Jean sans Peur, duc de Bourgogne
qui, au XVème siècle, imposa le houblon comme arôme principal de la bière.
En assurant une plus longue conservation à la bière
, le houblon allait
Le Houblon et son parfum de Lupuline. Même si la technique évolue, l'odeur, reste toujours la même. "Quand on met le séchoir en route, c'est vraiment l'odeur de lupuline qui se dégage", respire François-Xavier avec gourmandise. "Ça sent le houblon, c'est ça qui donne l'arôme à la bière". La lupuline c'est cette substance jaunâtre produite par les plants femelles du houblon, et qui donne en effet à la bière son amertume et un arôme si puissant qu'il faut qu'un gramme par litre de bière. La production de François-Xavier permet de confectionner plus de 13 millions de bouteilles.
Un peu d'histoire sur les Brasseries du nord de France.
Heineken, 2ème brasseur mondial, 1er en Europe, possède 115 brasseries dans le monde, est installé à Mons-en-Barœul près de Lille.
Ce sont 132 références de bière qui sortent de cette usine gigantesque
qui s'étale sur 24 hectares avec une capacité de production de 3,5 millions
d'hectolitres par an.
Cette brasserie est la suite d'une longue tradition locale car
il y avait plusieurs brasseries à Mons. Il reste cette seule
brasserie qui était au départ la Brasserie de la famille Waymel
devenue Brasserie Coopérative de Mons-en-Barœul, puis la
Brasserie Pélican productrice des bières Pelforth.
En 1972 la brasserie est rebaptisée, du nom de la bière Pelforth", lancée en 1937 et fusionne avec de nombreuses brasseries
dont la Brasserie Carlier de Coudekerque-Branche (près de
Dunkerque) et devient Pelforth SA. Vers 1980, les Brasseries et
Glacières d'Indochine (devenues Brasseries et Glacières
Internationales) par l'intermédiaire de leur filiale Union de
Brasserie prennent la majorité du capital, puis par la suite
s'associe avec Heineken France pour former la Société Générale
de Brasseries (SOGEBRA) qui deviendra en 1986 la Française
de Brasserie (FRABRA). Jusqu'en 1987 le siège social est situé
rue Delphin-Petit à Lille. En 1993 la Française de Brasserie (FRABRA) devient
Brasseries Heineken avec 3 sites de production à Marseille, Schiltigheim et Mons-en-Barœul.
Attention aux abus de boisson
alcoolisées! Même avec 2 verres de bière, restez prudent en voiture.
//youtu.be/_3qZ1usebQc
Houblon en Alsace.
L’industrie de la bière (2016) craint une pénurie de houblon et d’orge brassicole.
Un réel problème alors que la demande mondiale de bière est en
constante augmentation.
Dans son dernier rapport « A revolution is brewing »,
la banque néerlandaise Rabobank annonce que la demande mondiale de houblon a
atteint des niveaux records. Mais du fait de mauvaises récoltes aux États-Unis
et en Europe durant l’été 2015, l’industrie de la bière commence à craindre des
pénuries d’approvisionnement.
Face à une diminution de 40 % de la production mondiale de houblon, les prix ont flambé au sein d’un
marché déjà habituellement tendu, explique Rabobank.
Notons de plus, la popularité croissante des bières artisanales,
qui demandent un volume six fois plus important de houblon que
les bières conventionnelles, ce qui a tendance à exacerber le
risque de pénurie. Parallèlement à cette crainte de manque de houblon, Rabobank met
en garde sur la rareté de l’offre d’orge brassicole. Or, la
demande en orge brassicole devrait augmenter de 14 % dans les
cinq prochaines années d’après le rapport.